1873, une concession s’installe sur le bord du fleuve Rouge et une première rue
1876, premières constructions en dur
1902, «Tout était permis, pourvu qu’on inscrivît la puissance coloniale dans la pierre »
Paul Bert, gouverneur général, lance le projet de la vitrine de France en Indochine
1924, loi métropolitaine sur la protection des monuments historiques fut appliquée à Hanoi
sous la pression de l’École française d'Extrême-Orient, installée depuis 1900 à Hanoi.
la frénésie de construction se calme à l'arrivée d'Ernest Hébrard en 1921
l'architecte en chef des bâtiments civils de l'Indochine impose un plan d'urbanisme en 1924
précurseur, visionnaire, auteur du style indochinois
un osmose de l’architecture traditionnelle locale et le style occidental.
1927, naissance de l'école des Beaux Arts
Les 2 quartiers français se dessinent
l'épicentre est lac de Hoan Kiêm
Théâtres, Palais, Tramways, Villas, pavillons , parcs..
des maisons aux perrons comme dans les romans
des grilles en ferronnerie d'art venant de France
des jardins aux rosiers aux arbres tropicaux
des rues perpendiculaires et ombragées menant vers les hôtels mythiques
Hà Nôi de l'art déco, des années folles est née
dans l'odeur des poudres des guerres mondiales..
les français quittèrent le Viet Nam en 1954
laissant un beau patrimoine architectural
A ce jour, comme à La Havana, les voyageurs
s'émerveillent devant les façades d'art des maisons, des palais
de l'architecture coloniale
à côté des temples de mille ans d'âges
Ce beau mélange rend Hà Nôi irrésistible
HISTORIQUE
du
QUARTIER FRANÇAIS D’HANOÏ
ET DE SON PATRIMOINE ARCHITECTURAL COLONIAL
Placée au centre du delta du Sông Kôi (fleuve Rouge), sur sa rive droite, Hanoi s'est implantée dans une plaine marécageuse traversée par la rivière To Lich.
De multiples lacs et mares lui donnent sa personnalité, notamment le lac Hoan Kiem qui constitue le cœur légendaire de la ville. Selon les périodes, celle-ci a été tantôt capitale, tantôt simple ville provinciale et a reçu des noms divers. La légende veut qu’elle ait été fondée il y a 1000 ans, par le roi Ly Thai Tô, qui, en 1010, transféra la capitale à cet endroit. Un dragon doré y aurait été vu, d’où son nom le plus célèbre : Thang Long, « le dragon qui s’envole ». Elle ne perd le titre de capitale qu’en 1802.
Le nom de Hanoi, « dans la boucle du fleuve », date seulement d’un décret de l’empereur Minh Mang de 1831 et indique sa déchéance au rang de simple chef-lieu de province. Jusqu’à la fin des années 1870, la ville est essentiellement composée d’une Citadelle, lieu de la puissance politique, religieuse et militaire, à l’ouest du lac Hoan Kiem, et d’un ensemble de petits villages artisanaux et commerçants alimentant la Citadelle, ensemble qui s’est transformé en quartier des 36 rues. Au sud de la Citadelle, autour du temple du Van Mieu, temple de la littérature, sont regroupées les activités administratives, administrations, lieu des concours, logements des mandarins. Divers temples et villages ponctuent le territoire de la future ville.
Le contexte colonial : du chef-lieu de province à la capitale coloniale
Après les opérations militaires françaises de 1873, une concession s’installe sur le bord du fleuve Rouge, au sud de la partie commerçante de la ville. Reliant la citadelle et la concession, une première rue se développe, passant sur la rive sud du lac Hoan Kiem, la future rue Paul Bert. Les premières constructions en dur voient le jour ; ainsi la résidence du prêtre de la ville, toujours en place, est construite en 1876. À partir de 1888, la concession englobe la citadelle et la cité marchande, appelée aujourd’hui quartier des 36 rues ; une mairie est créée pour gérer l’expansion urbaine. Le mouvement qui se met alors en place voit les habitations
traditionnelles, paillotes jugées peu hygiéniques et disgracieuses, rejetées vers les franges de la ville. Soucieuse de marquer le caractère pérenne de sa présence, la puissance coloniale importe un modèle d'urbanisation en damier sur les nouveaux espaces conquis au détriment des territoires ruraux – ou procède, dans les zones déjà urbanisées, à des restructurations du bâti ancien – quitte à détruire des monuments existants, comme en témoigne l'exemple de la cathédrale Saint Joseph, édifiée sur l'emplacement de la pagode Báo Thiên (« gratitude envers le ciel »). Les constructions correspondant à cette première période, à laquelle reste attaché, pour les bâtiments officiels, le nom de l'architecte Auguste-Henri Vildieu, adoptent principalement le style éclectique, sous une forme sobre, qui sert à monumentaliser les édifices du pouvoir, avec des constructions à un étage, au toit bordé d'une balustrade, à la façade ajourée d'arcades. Ponctuellement, on trouve des décors plus développés, avec des traits néo gothiques ou néo baroques.
La phase de grands travaux s'intensifie à partir de 1902, année où Paul Doumer, alors gouverneur général, en fait la capitale de l'Indochine française. D’après Philippe Papin, «Tout était permis, pourvu qu’on inscrivît la puissance coloniale dans la pierre ; ce n’est qu’en 1924 que la loi métropolitaine sur la protection des monuments historiques fut appliquée à Hanoi », et ce sous la pression de l’École française d'Extrême-Orient, installée
depuis 1900 à Hanoi. Philippe Papin insiste sur cette frénésie constructive et sur la nostalgie de la France qui sert naturellement de guide architectural : «L’architecture civile cherche d’abord à recréer un environnement français. (...)
L’imposition du style français, de la démesure publique, du message politique et des nostalgies provinciales dura jusque dans les années 1920.
» Avec l’arrivée d'Ernest Hébrard, nommé en 1921 architecte en chef des bâtiments civils de l'Indochine, et dont le plan d'urbanisme, publié en 1924, sera partiellement appliqué, se développe un style indochinois, surtout appliqué aux bâtiments publics, qui vise à adapter les techniques modernes occidentales aux traditions culturelles orientales et au climat tropical. Cette sensibilité accrue aux courants contemporains se traduit également par l'introduction de traits du style Art déco, et des formes épurées, essentiellement géométriques, du mouvement moderne. Au sein de L’École des Beaux Arts de l’Indochine, fondée en 1927 par (PAPIN Philippe,Histoire de la ville de Hanoi , Fayard, 2001) Victor Tardieu et Nam Son, la section d'architecture voit le jour en 1929. Elle forme des architectes vietnamiens qui, jusqu'à la veille de la Seconde Guerre mondiale,
favorisent un renouvellement des formes.
Hanoi et le quartier français pendant la période coloniale
Il existe à Hanoi deux quartiers français, l’un et l’autre composés de rues en damiers et de maisons isolées sur des parcelles. Le premier se trouve à l’ouest du lac Hoan Kiem, en partie sur l’emprise de l’ancienne Citadelle. Abritant souvent des ambassades ou des résidences officielles, ce quartier appelé Ba Dinh n'est pas menacé sur le plan patrimonial.
Il en va différemment du quartier au sud du lac Hoan Kiem. Au tournant des xixe et xxe siècle, les cartes montrent un lieu où alternent mares, marécages et villages de paillotes. Progressivement, les îlots sont dé
limités par des rues et les mares sont asséchées. Un réseau viaire en damiers se constitue rapidement à partir de la rue Paul-Bert, reliant initialement la Concession à la Citadelle, et s'étend vers le sud, lors de la construction de la gare en 1902, à l’ouest du quartier. La rive du fleuve Rouge le délimite à l’est. Sa limite sud se situe à la hauteur du lac Thien Quang, urbanisé par Hébrard dans les années 1930.
Structuré par de grandes rues droites avec alignements d’arbres sur de larges trottoirs, ce quartier présente un parcellaire de dimensions très variées, allant d'alignements continus de petites maisons destinées au personnel de l'administration coloniale jusqu'à de vastes emprises arborées enserrant les constructions les plus imposantes. Au sud du quartier, le tissu, presque exclusivement résidentiel, est composé majoritairement de maisons isolées sur leur parcelle. Au centre, le parcellaire, très hétérogène, fait cohabiter petites maisons avec jardin, grandes emprises administratives, établissements scolaires et constructions en bande avec rez-de-chaussée dévolus au commerce.
À l’est du lac Hoan Kiem s'étend un secteur dévolu, du temps de la présence française, aux commerces et aux administrations, et dont l'aspect monumental est souligné par de nombreuses constructions remarquables, dont l’hôtel de la résidence supérieure du Tonkin (Adolphe Bussy, 1919), l’hôtel Métropole, l’Hôtel des Postes (Cerruti, 1942), la Banque de l’Indochine (Félix Dumail, 1930), le Théâtre municipal (François Lagisquet, 1900-1917). Mentionnons également, pour terminer cette rapide description du quartier français, la présence de très grandes emprises foncières, parfois de la taille d'un îlot, correspondant aux grands hôpitaux et aux
zones militaires.
Au nord se trouve le quartier des Missions , autour de la cathédrale, à l’ouest du lac Hoan Kiem. Le quartier traditionnel des 36 rues marque la frontière du quartier français à l’est du lac Hoan Kiem.
L’évolution actuelle
Pendant près de quatre-vingts ans, la présence française a profondément marqué la ville, particulièrement dans le quartier situé au sud du lac Hoan Kiem, lequel, depuis les années 1950, a connu de profondes modifications qui s'accélèrent aujourd'hui. Son patrimoine urbain, architectural et paysager lui confère un caractère exceptionnel.
L'héritage architectural se lit dans la variété des styles du décor, qu'ils soient importés – appliqués à certaines constructions individuelles commanditées par des fonctionnaires qui entendaient rappeler leurs origines. Le régionalisme lui-même n'est pas absent, avec ses façades à pans de bois, ses loggias, ses pentes de toiture caractéristiques – ou qu'ils résultent d'un e recherche de fusion avec les traditions locales, dans l'adaptation des volumes aux caractéristiques du climat ou encore dans l'emploi de techniques avancées ou de matériaux nouveaux - ciment, béton armé, fer et acier, ardoise, terre cuite, verre, carrelage...
À ce legs, il convient d'ajouter celui d'un modèle urbain défini par son tracé en damier, par la qualité de ses espaces publics – larges avenues, carrefours à pans coupés, perspectives, alignements de clôtures – et par la place qu'y occupe la végétation – jardins individuels et arbres d'alignement, formant un remarquable patrimoine végétal.
À la fin de 2008, la ville de Hanoi recensait 970 villas dont l’État est propriétaire.
La quasi-totalité a été construite avant 1954 par des propriétaires particuliers ou l’administration coloniale. Si certaines sont « à la française » et d’autres issues d’un mélange de styles oriental et occidental, quelques-unes se distinguent comme des merveilles architecturales. La plupart sont bien situées, notamment sur les artères de la ville.
Hanoi est connue pour son charme millénaire dû à ses espaces verts, son paysage urbain et, en particulier, son parc imposant de villas d’architecture coloniale. Ces dernières posent problème, car les uns les considèrent comme patrimoine, les autres estiment que ce sont des biens. À l’heure de l’intégration économique, des intérêts opposés se manifestent.
En termes de terrain utilisé, l’ensemble de ces villas représente 24 ha, une superficie non négligeable, chacune d’elle occupant en moyenne 400 m², assez grande pour Hanoi du temps de leur construction, mais réduite pour la capitale élargie d’aujourd’hui.
Les experts, quant à eux, parlent de bien à haute valeur socio-économique, chacune des villas ayant son propre style, ce qui a contribué à créer l’originalité du paysage urbain de Hanoi.
Pourtant, l’utilisation actuelle des villas est loin de mettre en valeur leurs caractéristiques propres. Elle est non seulement pas efficiente économiquement et affecte aussi leur architecture et le paysage urbain. Des problèmes complexes se posant dans leur préservation, leur gestion donne du fil à retordre aux autorités municipales, aux experts et aux habitants depuis de longues années.
Pour Dào Ngoc Nghiêm, ancien directeur du Service de l’urbanisme de Hanoi, plus la valeur immobilière monte, plus les questions liées à l’utilisation des villas deviennent complexes alors que, dans le même temps, celles-ci se détériorent.
État des lieux
Quelque 80% des 970 villas coloniales de Hanoi se dégradent et ont subi des modifications en raison de changements de mode d’utilisation, de l’urbanisation galopante et de gestion défaillante. Quelques villas ont été vendues et certaines ont été remplacées par de nouveaux buildings. Selon une enquête, sur les 970 villas recensées, la quasi-totalité (80%) est occupée en partie illégalement et a connu des transformations, une petite partie (15%) a gardé son état d’origine et le reste (5%) a été entièrement reconstruit.
Soumises à des utilisations non concordantes, à un nombre trop élevé de foyers y habitant, elles sont souvent l’objet de discussions entre scientifiques. Dans la plupart des cas, les villas ont été modifiées, plusieurs familles se partageant une bâtisse dont l’état se dégrade petit à petit. Les villas habitées par plusieurs foyers sont les plus nombreuses : moins de 5% sont occupées par 1-2 foyers, environ 50% par 5-10 foyers, plus de 45% par 10-15 foyers. Parfois, de 35 à 50 foyers vivent dans une même villa !
Les besoins en bureaux et fonds de commerce étant en constante augmentation, un certain nombre de villas ont cédé la place aux buildings, contribuant à faire perdre à la ville de sa valeur historique et culturelle, estiment les experts.
Viennent s’y ajouter une urbanisation galopante et une gestion défaillante. Les loyers dérisoires ne suffisent pas à payer les travaux d’entretien et de réparation entrepris par l’État. Le budget public destiné aux travaux d’entretien des villas ne permet que de combattre les infiltrations d’eau de pluie, ce qui explique la vente progressive des villas. Et la chute de la valeur culturelle avec.
L’absence de réglementations d’emploi et de normes de préservation et de restauration… ont fait le reste. De nombreuses villas, dont le plan initial a été falsifié, ont été agrandies par des locataires peu scrupuleux. Ceux qui voudraient faire entreprendre des travaux de réparations restent bloqués par manque de certificats.
Cette situation préoccupante a amené la municipalité de Hanoi à accélérer son projet de vente des villas. Par conséquent, elle a demandé au Service de la construction de les recenser.
La municipalité de Hanoi a planifié la vente de 599 villas coloniales, dont la plupart sont de beaux édifices de valeur historique et culturelle, dans le but de les exploiter plus efficacement en vertu de l’arrêté gouvernemental 61 et de mettre en gestion directe les restantes par la Compagnie de gestion des habitations.
La préservation des villas, au cœur des préoccupations de différentes parties, est sujette de multiples débats, mais aucun avis commun ne semble faire surface.
Une grande partie des architectes s’oppose à la vente des villas. « Vendre ou pas, ce n’est pas important », observe quant à lui Lê Van Lân. « Ne pas vendre en laissant faire n’importe quoi, c’est un autre problème », argumente-t-il.
Entre valeurs culturelles…
Pour Hoàng Tu, du Service de la construction de Hanoi, il faut éviter de vendre les villas pour qu’elles soient remplacées par des constructions anarchiques. Ngô Doan Duc, directeur de l’Institut d’architecture, estime pour sa part que le développement économique ne doit pas négliger la valeur culturelle. Construire des villas ou les préserver est un calcul à faire, les démolir s’apparenterait à effacer la mémoire de la ville, une époque de l’histoire.
Le plus difficile est de comparer la valeur culturelle à l’intérêt économique. Nombreux sont ceux qui placent le second au-dessus de tout, ainsi des villas sont vendues puis revendues pour dégager des bénéfices.
Aux yeux du peintre Lê Thiêt Cuong, vendre les 599 villas équivaut à les supprimer. Elles sont non seulement des biens, mais constituent également un parc patrimonial. Sous ce deuxième angle, elles ne doivent pas être vendues, car une fois dans les mains de particuliers, elles pourraient être remplacées par des buildings. De plus, ce patrimoine étant culturel, le commercialiser serait une grave erreur.
Il serait tout à fait erroné de parler de ces villas économiquement, ajoute-t-il.
L’architecte Dào Ngoc Nghiêm, vice-président de l’Association d’urbanisme de Hanoi, qui a consacré de longues années à la gestion des villas de la ville, juge nécessaire de les classer pour déterminer les différents statuts possibles, allant de la vente, la rénovation à la destruction pure et simple. Il n’exclut pas la possibilité que certaines villas ne figurent dans aucune liste. La plupart d’entre elles sont occupées depuis de longues années par des administrations (sièges de missions ou d’organismes diplomatiques ou locaux).
La position de Dang Van Bài, directeur du Département des patrimoines culturels (ministère de la Culture, du Sport et du Tourisme), est sans équivoque : considérer Hanoi comme une cité patrimoniale et non une ville à vestiges séparés. Il entend par cité patrimoniale son histoire millénaire et son développement, d’où la nécessité de lui rendre sa juste valeur, dit-il. Et d’argumenter que le parc patrimonial de la ville est constitué de nombreux édifices, dont la plupart (Opéra municipal, Musée de l’histoire, ministère des Affaires étrangères, cathédrale, église Cua Bac, gare ferroviaire, faculté de médecine, villas…) doivent être préservés à tout prix.
Selon l’expert, il faut considérer les 599 villas restantes comme le symbole d’une étape de développement de l’architecture de Hanoi et les préserver. Les vendre pour ériger des buildings à leur place va à l’encontre de l’aspect culturel. En faire des habitations ou les flanquer de constructions annexes superflues n’est pas intéressant non plus.
De nombreuses questions se posent si les villas sont démolies pour laisser la place aux édifices de bureaux. Quelle sera l’influence sur le développement ultérieur de l’environnement et des infrastructures de la ville ? Qu’adviendra-t-il de la préservation du vieux quartier quand toutes ses anciennes constructions auront disparu pour laisser la place à des bâtiments à étages et de conception nouvelle?
… et les intérêts économiques
Les exemples ne manquent pas dans le monde concernant la préservation des villas à des fins économiques. Dans certains pays étrangers, loin d’être des biens personnels, elles servent à accueillir des petites bibliothèques ou des musées… À Singapour, des villas ont été détruites pour céder la place aux buildings qui, à leur tour, disparaissent pour construire des maisons à louer. La question n’est pas simple pour le Vietnam.
Dang Van Bài, directeur du Département des patrimoines culturels, souhaite vendre les villas à des sociétés, organisations étrangères qui en feront leur siège en conformité avec les règlements d’utilisation et de préservation.
Les mesures de préservation ne manquent pas, rassure cet expert. On pourrait garder à l’identique les sous-sols, et restaurer dans son état original les étages. Il serait alors possible de montrer comment vivaient leurs anciens occupants, ou de raconter qu’un secrétaire général du Parti communiste y a vécu. Tout cela piquerait la curiosité des visiteurs.
Trân Hùng, un autre architecte, se prononce quant à lui pour l’utilisation des villas à des fins politiques et diplomatiques (locaux d’ambassades ou résidences d’ambassadeurs), culturelles et artistiques (musée, salon de peintures…) ou touristiques. Il tire la sonnette d’alarme contre la transformation de telles œuvres architecturales en fonds de commerce, bureaux ou pire, en maisons d’habitation. Les travaux d’agrandissement ou de réparation sont difficiles à contrôler, explique-t-il.
Deux solutions sont possibles pour le sort des 599 villas : un financement de l’État à 100% pour le rachat d’un certain nombre ou/et l’association avec des groupes économiques ou particuliers pour acquérir le reste, propose le peintre Lê Thiêt Cuong. Il cite en exemple Dà Lat qui a réussi la gestion de ses villas en les confiant à la branche touristique pour leur utilisation et préservation. Ces édifices sont conservés tels qu’ils étaient et constituent toujours des biens d’État, assure-t-il.
Pour Pham Thanh Tùng, de l’Association des architectes, la clé réside dans l’implication de la préservation des villas à l’intégration économique. Démolir les villas ôterait à Hanoi ses témoignages culturels. Mais ceux qui vivent dans des villas délabrées souhaitent sûrement mieux, raisonne-t-il.
Des scientifiques proposent à la ville de classer les villas à haute valeur, d’établir un dossier pour chacune d’elles au lieu de les gérer en tant que simples biens. Les villas détériorées sont à vendre, mais il faut penser à leur gestion, suggèrent-ils.
Des inquiétudes s’élèvent que le patrimoine soit entamé par la vente de ces 599 villas. Leur démolition et leur remplacement par de nouvelles constructions modernes ne donneront pas assez d’intérêt à la ville. D’où la nécessité, pour les experts, de régir leur utilisation.
Les oui… mais
Si la vente des villas est indispensable, il faudra examiner l’influence ultérieure sur l’environnement et les infrastructures de la ville. Qui les achètera ? À quelles fins, sinon pour y habiter ? Si elles sont démolies, quels types de constructions les remplaceront ? Un tel développement détruira-t-il l’harmonie architecturale et provoquera-t-il une surcharge des infrastructures ?… s’interrogent les experts.
Hésitant, l’architecte Pham Thanh Tùng propose une autre issue : retenir 40 ou 50 villas pour des activités culturelles et vendre le reste, à condition qu’il ne soit ni réparé, ni démoli.
Si ces villas sont de véritables patrimoines historiques et architectural, nécessitant d’être préservés, leur vente devra être soumise à des conditions, observe Dang Van Bài, directeur du Département des patrimoines culturels. Ce serait une bonne manière de s’y prendre, la décision de la municipalité étant mise en exécution et le patrimoine préservé, dit-il.
Si elles ne sont pas épargnées, l’emploi de leur superficie de 24 ha devra faire l’objet de calculs méticuleux. Et cela pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, ces villas ont été dessinées et construites en conformité avec les critères d’urbanisme du Hanoi d’alors, qui était un centre urbain de l’Union indochinoise, une Paris orientale. C’est pour ces raisons que Hanoi est devenue une perle architecturale de l’époque.
Les villas en question font partie du patrimoine de la ville. Il a vécu le passage du temps, a vu les vicissitudes de l’histoire et témoigné de tant de vies humaines. Les garder et les restaurer dans leur état initial vaut la peine car les villas nous éclairent sur le passé et le préservent, mais contribuent aussi à la vie citadine, l’écologie, l’environnement et le paysage urbain.
Il est nécessaire d’évaluer les villas, de les classer en vue de déterminer celles devant absolument être gardées ou démolies, avant d’instituer des normes d’exploitation et d’utilisation du vieux quartier et, plus globalement, de toute la ville. On espère que les villas à valeur patrimoniale seront préservées même si elles sont vendues, que le vieux quartier garde sa physionomie d’antan et que la ville de Hanoi connaisse une extension harmonieuse et durable.
Efforts de préservation
À part lister les villas à vendre, la municipalité de Hanoi élabore des réglementations et normes de préservation, de restauration auxquelles seront soumises certaines constructions, accompagnées de plans de contrôle et d’évaluation. Sont aussi établis les plans de reprise et de libération des villas pour les utiliser à d’autres fins. Les organisations, individus qui utilisent des villas à restaurer et reconstruire se verront octroyer des permis de construire et imposer des conditions d’architecture et d’urbanisme.
Le peintre Lê Thiêt Cuong appelle la ville à élaborer des politiques et à mettre en place des mesures susceptibles de donner un peu d’espace aux villas trop serrées les unes aux autres et inciter à la réparation et au réaménagement dans le sens de préserver et de restaurer suivant l’original.
Pour une meilleure gestion de ce patrimoine, la municipalité a décidé de ne pas vendre 207 édifices à haute valeur culturelle, qui sont des propriétés de l’Etat, dont la liste a été établie en vertu de l’arrêté gouvernemental 61.
Les 207 villas interdites à la vente sont soit situées dans le quartier politique de Ba Dinh, soit de haute valeur architecturale, et louées aux entreprises en conformité avec la loi, en abritant moins de 3 foyers….
La municipalité continue de compléter la liste des villas interdites à la vente et d’établir des projets d’habitations et d’assistance au transfert en faveur des habitants concernés, en vue d’une meilleure gestion et utilisation de ces édifices. Ces plans et projets y afférents seront soumis à la mairie cette année pour approbation.
Ernest Hébrard
En arrivant à Hà Nôi, en 1921, l'architecte Ernest Hébrard voit tout de suite la discordance entre la frénésie de construction en dur dans la conception occidentale et le climat et la culture locale.
Nommé Architecte en chef, Ernest Hébrard impose un plan d'urbanisme permettant un équilibre architectural pour Hà Nôi. Plan partiellement appliqué.
L'auteur du style indochinois est né en 1875. Sa culture archéologique et sa vision sur les grandes civilisations lui ont permis de laisser au Viet Nam plusieurs exemples d'une architecture Franco-Vietnamienne :
La maison d'EFEO (École française d'Extrême-Orient) en 1932 à ce jour, le musée national d'histoire vietnamienne depuis 1958
L'ancienne Trésor Public qui devient ministère des Affaires Étrangères à ce jour
l'université de l'Indochine, devenue université nationale du Viêt Nam,
l'église des Martyrs (Hanoï).
Musée Louis Finot - à ce jour Vien Bao Tàng My Thuat (Musée des Beaux Arts du VN)
L'ancienne Trésor Public qui devient ministère des Affaires Étrangères à ce jour
l'église des Martyrs - Nhà Tho Cửa Bắc
Ernest Hébrard est décédé en 1933 laissant une grande admiration au au Cambodge, en Thaïlande, en Birmanie, en Inde, en Chine, en Italie, en Grèce où l'oeuvre remarquable Thessalonique était une référence.
Sans oublier, le projet gigantesque et humain: Centre Mondial de Communication, avec Andersen Hendrik Christian en 1912
Ecole des Beaux-Arts à Paris et à la Villa Médicis de Rome
Anguste-Henri Vildieu
Ses oeuvres à Hà Nôi:
Chambre de Commerce et d'Agriculture (vers 1895)
Hôtel des Postes (1896)
Cercle des Officiers (1897)
Immeuble du service des Travaux Publics et bureaux de la résidence supérieure du Tonkin(1898)
Prison (1899)
Gare du Chemin de Fer (1901)
Hôtel des Douanes et Régies (1903)
Palais de Justice,
Pavillons de l'Indochine à l'Exposition Coloniale de Marseille (1906)
Bibliothèque (1917)
La Prison de Hoa Lo
Le Pavillon du VietNam à l'exposition universelle en 1889, inspiré de la pagode Quang Yên
Le Palais du Gouverneur (à ce jour, Palais du Président)
Ho Chi Minh refusa d'y habiter, il préféra cette petite maison
Georges André Trouvé
né à Nantes 1902 - décédé à Siemreap 1935,
Crédit Foncier de l'Indochine (1930), à ce jour, Vietcombank
d'autre réalisation: immeuble de l'Imprimerie d'Extrême - Orient, rue P. Bert
Cerruti (Henri) (Menton 1899 - Paris 1972), Nouvel Hôtel des Postes (1942)
Chauchon (Louis) (Rive-de-Gier 1878 - Sàigòn vers 1944), Gilles et Masson, Pavillon de la Cité Universitaire de Hà Nôi (vers 1942)
Christian (Charles), Pavillon de l'hôpital R. Robin (1928 -1931)
Institut Anatomique de Hà Nôi (vers 1930)
Delpech (Charles) (Paris 1881 - Rennes 1940), Institut du Radium (1927)
Dumail (Félix) (Paris 1883 - Paris 1955), Banque de l'Indochine (1930)
Dupommier, Hôtel du Quartier Général QG (1877)
Lagisquet (François - Charles), Société Philharmonique de Hà Nôi (1895)
Théâtre (1900 - 1914)
Lagisquet (Jacques), Eglise paroissiale dominicale (1943)
Théâtre municipal (1911)
Lichtenfelder (Charles - Guillaume) ( Strasbourg 1857 - 1938), Palais du Gou Gén (1900 - 1907)
Martin (Pierre) et Vieu (Maurice), Maison des Etudiants de l'Indochine à Paris
Adolphe Bussy
Adolphe Bussy a réalisé plusieurs beaux bâtiments à Hà Nôi.
Marché Ðông Xuân (1906)
Ecole Primaire Supérieure des Jeunes Filles (1907)
Hôtel des Postes (vers 1912)
Commissariat de police (1915)
Hôtel de la Résidence Supérieure du Tonkin (1917 - 1919)
à ce jour, Bắc Bộ phủ (Maison des hôtes du gouvernement)
12 rue Duong Ngô Quyên
Lycée A. Sarraut (1920)
les anciens élèves célèbres:
Jean Delpech (1916-1988), peintre et graveur
Maurice Durand (1914-1966), historien et traducteur (École française d'Extrême-Orient)
Vo Nguyen Giap (1911-2013), général communiste
René-Yvon Lefebvre d'Argencé (1928-1997), conservateur au Musée Louis Finot et au Musée Blanchard-de-La-Brosse, directeur du musée d'Arts asiatiques de San Francisco
Nicole Louis-Hénard (1923), historienne et traductrice (École française d'Extrême-Orient)
Tran Lê Xuân (Madame Nhu) (1924-2011), belle-sœur du président Ngô Dinh Diêm, Première dame du Sud Viêt Nam de 1955 à 1963
Phạm Văn Đồng (1906-2000), premier ministre communiste du Viêt Nam
Tran Duc Thao (1917-1993), philosophe matérialiste
Trường Chinh (1907-1988), théoricien communiste
Daydé & Villé
entreprise française de constructions métalliques mais avec un palmarès prestigieux:
Grand Palais
pont Mirabeau à Paris (1896)
Pont Oued Riou, Ammi Moussa, Algérie, (1888)
des ponts et des viaduc en Andalousie
pont-canal de Briare (1896)
pont Jiu à Târgu Jiu (1896)
gare Saint-Jean à Bordeaux (1898)
le Grand Palais à Paris (1900)
ponts métalliques de la ligne Saint-Gervais - Vallorcine (1900)
Passerelle Debilly (1900)
et le fameux pont Doumer (Long Biên), 1899 - 1902 à Hà Nôi
longueur totale de 1 682 m, une hauteur de 13,5 m et une profondeur de 30 m,
plusieurs fois touché par les bombes et toujours debout
beaucoup des maisons dans le vieux quartier se transforment en boutiques
Voici leurs intérieurs à ce jour, les marchandises s'entreposent et le risque d'incendie est énorme
maison Luc Thuy
lac de l'Ouest
Banque centrale
une maison francaise
Faculte de la pharmacie
eglise Cua Bac
Cathédrale Saint-Joseph de Hanoi (1886)
les petites maisons de villes
1876, premières constructions en dur
1902, «Tout était permis, pourvu qu’on inscrivît la puissance coloniale dans la pierre »
Paul Bert, gouverneur général, lance le projet de la vitrine de France en Indochine
1924, loi métropolitaine sur la protection des monuments historiques fut appliquée à Hanoi
sous la pression de l’École française d'Extrême-Orient, installée depuis 1900 à Hanoi.
la frénésie de construction se calme à l'arrivée d'Ernest Hébrard en 1921
l'architecte en chef des bâtiments civils de l'Indochine impose un plan d'urbanisme en 1924
précurseur, visionnaire, auteur du style indochinois
un osmose de l’architecture traditionnelle locale et le style occidental.
1927, naissance de l'école des Beaux Arts
Les 2 quartiers français se dessinent
l'épicentre est lac de Hoan Kiêm
Théâtres, Palais, Tramways, Villas, pavillons , parcs..
des maisons aux perrons comme dans les romans
des grilles en ferronnerie d'art venant de France
des jardins aux rosiers aux arbres tropicaux
des rues perpendiculaires et ombragées menant vers les hôtels mythiques
Hà Nôi de l'art déco, des années folles est née
dans l'odeur des poudres des guerres mondiales..
les français quittèrent le Viet Nam en 1954
laissant un beau patrimoine architectural
A ce jour, comme à La Havana, les voyageurs
s'émerveillent devant les façades d'art des maisons, des palais
de l'architecture coloniale
à côté des temples de mille ans d'âges
Ce beau mélange rend Hà Nôi irrésistible
HISTORIQUE
du
QUARTIER FRANÇAIS D’HANOÏ
ET DE SON PATRIMOINE ARCHITECTURAL COLONIAL
Placée au centre du delta du Sông Kôi (fleuve Rouge), sur sa rive droite, Hanoi s'est implantée dans une plaine marécageuse traversée par la rivière To Lich.
De multiples lacs et mares lui donnent sa personnalité, notamment le lac Hoan Kiem qui constitue le cœur légendaire de la ville. Selon les périodes, celle-ci a été tantôt capitale, tantôt simple ville provinciale et a reçu des noms divers. La légende veut qu’elle ait été fondée il y a 1000 ans, par le roi Ly Thai Tô, qui, en 1010, transféra la capitale à cet endroit. Un dragon doré y aurait été vu, d’où son nom le plus célèbre : Thang Long, « le dragon qui s’envole ». Elle ne perd le titre de capitale qu’en 1802.
Le nom de Hanoi, « dans la boucle du fleuve », date seulement d’un décret de l’empereur Minh Mang de 1831 et indique sa déchéance au rang de simple chef-lieu de province. Jusqu’à la fin des années 1870, la ville est essentiellement composée d’une Citadelle, lieu de la puissance politique, religieuse et militaire, à l’ouest du lac Hoan Kiem, et d’un ensemble de petits villages artisanaux et commerçants alimentant la Citadelle, ensemble qui s’est transformé en quartier des 36 rues. Au sud de la Citadelle, autour du temple du Van Mieu, temple de la littérature, sont regroupées les activités administratives, administrations, lieu des concours, logements des mandarins. Divers temples et villages ponctuent le territoire de la future ville.
Le contexte colonial : du chef-lieu de province à la capitale coloniale
Après les opérations militaires françaises de 1873, une concession s’installe sur le bord du fleuve Rouge, au sud de la partie commerçante de la ville. Reliant la citadelle et la concession, une première rue se développe, passant sur la rive sud du lac Hoan Kiem, la future rue Paul Bert. Les premières constructions en dur voient le jour ; ainsi la résidence du prêtre de la ville, toujours en place, est construite en 1876. À partir de 1888, la concession englobe la citadelle et la cité marchande, appelée aujourd’hui quartier des 36 rues ; une mairie est créée pour gérer l’expansion urbaine. Le mouvement qui se met alors en place voit les habitations
traditionnelles, paillotes jugées peu hygiéniques et disgracieuses, rejetées vers les franges de la ville. Soucieuse de marquer le caractère pérenne de sa présence, la puissance coloniale importe un modèle d'urbanisation en damier sur les nouveaux espaces conquis au détriment des territoires ruraux – ou procède, dans les zones déjà urbanisées, à des restructurations du bâti ancien – quitte à détruire des monuments existants, comme en témoigne l'exemple de la cathédrale Saint Joseph, édifiée sur l'emplacement de la pagode Báo Thiên (« gratitude envers le ciel »). Les constructions correspondant à cette première période, à laquelle reste attaché, pour les bâtiments officiels, le nom de l'architecte Auguste-Henri Vildieu, adoptent principalement le style éclectique, sous une forme sobre, qui sert à monumentaliser les édifices du pouvoir, avec des constructions à un étage, au toit bordé d'une balustrade, à la façade ajourée d'arcades. Ponctuellement, on trouve des décors plus développés, avec des traits néo gothiques ou néo baroques.
La phase de grands travaux s'intensifie à partir de 1902, année où Paul Doumer, alors gouverneur général, en fait la capitale de l'Indochine française. D’après Philippe Papin, «Tout était permis, pourvu qu’on inscrivît la puissance coloniale dans la pierre ; ce n’est qu’en 1924 que la loi métropolitaine sur la protection des monuments historiques fut appliquée à Hanoi », et ce sous la pression de l’École française d'Extrême-Orient, installée
depuis 1900 à Hanoi. Philippe Papin insiste sur cette frénésie constructive et sur la nostalgie de la France qui sert naturellement de guide architectural : «L’architecture civile cherche d’abord à recréer un environnement français. (...)
L’imposition du style français, de la démesure publique, du message politique et des nostalgies provinciales dura jusque dans les années 1920.
» Avec l’arrivée d'Ernest Hébrard, nommé en 1921 architecte en chef des bâtiments civils de l'Indochine, et dont le plan d'urbanisme, publié en 1924, sera partiellement appliqué, se développe un style indochinois, surtout appliqué aux bâtiments publics, qui vise à adapter les techniques modernes occidentales aux traditions culturelles orientales et au climat tropical. Cette sensibilité accrue aux courants contemporains se traduit également par l'introduction de traits du style Art déco, et des formes épurées, essentiellement géométriques, du mouvement moderne. Au sein de L’École des Beaux Arts de l’Indochine, fondée en 1927 par (PAPIN Philippe,Histoire de la ville de Hanoi , Fayard, 2001) Victor Tardieu et Nam Son, la section d'architecture voit le jour en 1929. Elle forme des architectes vietnamiens qui, jusqu'à la veille de la Seconde Guerre mondiale,
favorisent un renouvellement des formes.
Hanoi et le quartier français pendant la période coloniale
Il existe à Hanoi deux quartiers français, l’un et l’autre composés de rues en damiers et de maisons isolées sur des parcelles. Le premier se trouve à l’ouest du lac Hoan Kiem, en partie sur l’emprise de l’ancienne Citadelle. Abritant souvent des ambassades ou des résidences officielles, ce quartier appelé Ba Dinh n'est pas menacé sur le plan patrimonial.
Il en va différemment du quartier au sud du lac Hoan Kiem. Au tournant des xixe et xxe siècle, les cartes montrent un lieu où alternent mares, marécages et villages de paillotes. Progressivement, les îlots sont dé
limités par des rues et les mares sont asséchées. Un réseau viaire en damiers se constitue rapidement à partir de la rue Paul-Bert, reliant initialement la Concession à la Citadelle, et s'étend vers le sud, lors de la construction de la gare en 1902, à l’ouest du quartier. La rive du fleuve Rouge le délimite à l’est. Sa limite sud se situe à la hauteur du lac Thien Quang, urbanisé par Hébrard dans les années 1930.
Structuré par de grandes rues droites avec alignements d’arbres sur de larges trottoirs, ce quartier présente un parcellaire de dimensions très variées, allant d'alignements continus de petites maisons destinées au personnel de l'administration coloniale jusqu'à de vastes emprises arborées enserrant les constructions les plus imposantes. Au sud du quartier, le tissu, presque exclusivement résidentiel, est composé majoritairement de maisons isolées sur leur parcelle. Au centre, le parcellaire, très hétérogène, fait cohabiter petites maisons avec jardin, grandes emprises administratives, établissements scolaires et constructions en bande avec rez-de-chaussée dévolus au commerce.
À l’est du lac Hoan Kiem s'étend un secteur dévolu, du temps de la présence française, aux commerces et aux administrations, et dont l'aspect monumental est souligné par de nombreuses constructions remarquables, dont l’hôtel de la résidence supérieure du Tonkin (Adolphe Bussy, 1919), l’hôtel Métropole, l’Hôtel des Postes (Cerruti, 1942), la Banque de l’Indochine (Félix Dumail, 1930), le Théâtre municipal (François Lagisquet, 1900-1917). Mentionnons également, pour terminer cette rapide description du quartier français, la présence de très grandes emprises foncières, parfois de la taille d'un îlot, correspondant aux grands hôpitaux et aux
zones militaires.
Au nord se trouve le quartier des Missions , autour de la cathédrale, à l’ouest du lac Hoan Kiem. Le quartier traditionnel des 36 rues marque la frontière du quartier français à l’est du lac Hoan Kiem.
L’évolution actuelle
Pendant près de quatre-vingts ans, la présence française a profondément marqué la ville, particulièrement dans le quartier situé au sud du lac Hoan Kiem, lequel, depuis les années 1950, a connu de profondes modifications qui s'accélèrent aujourd'hui. Son patrimoine urbain, architectural et paysager lui confère un caractère exceptionnel.
L'héritage architectural se lit dans la variété des styles du décor, qu'ils soient importés – appliqués à certaines constructions individuelles commanditées par des fonctionnaires qui entendaient rappeler leurs origines. Le régionalisme lui-même n'est pas absent, avec ses façades à pans de bois, ses loggias, ses pentes de toiture caractéristiques – ou qu'ils résultent d'un e recherche de fusion avec les traditions locales, dans l'adaptation des volumes aux caractéristiques du climat ou encore dans l'emploi de techniques avancées ou de matériaux nouveaux - ciment, béton armé, fer et acier, ardoise, terre cuite, verre, carrelage...
À ce legs, il convient d'ajouter celui d'un modèle urbain défini par son tracé en damier, par la qualité de ses espaces publics – larges avenues, carrefours à pans coupés, perspectives, alignements de clôtures – et par la place qu'y occupe la végétation – jardins individuels et arbres d'alignement, formant un remarquable patrimoine végétal.
À la fin de 2008, la ville de Hanoi recensait 970 villas dont l’État est propriétaire.
La quasi-totalité a été construite avant 1954 par des propriétaires particuliers ou l’administration coloniale. Si certaines sont « à la française » et d’autres issues d’un mélange de styles oriental et occidental, quelques-unes se distinguent comme des merveilles architecturales. La plupart sont bien situées, notamment sur les artères de la ville.
Hanoi est connue pour son charme millénaire dû à ses espaces verts, son paysage urbain et, en particulier, son parc imposant de villas d’architecture coloniale. Ces dernières posent problème, car les uns les considèrent comme patrimoine, les autres estiment que ce sont des biens. À l’heure de l’intégration économique, des intérêts opposés se manifestent.
En termes de terrain utilisé, l’ensemble de ces villas représente 24 ha, une superficie non négligeable, chacune d’elle occupant en moyenne 400 m², assez grande pour Hanoi du temps de leur construction, mais réduite pour la capitale élargie d’aujourd’hui.
Les experts, quant à eux, parlent de bien à haute valeur socio-économique, chacune des villas ayant son propre style, ce qui a contribué à créer l’originalité du paysage urbain de Hanoi.
Pourtant, l’utilisation actuelle des villas est loin de mettre en valeur leurs caractéristiques propres. Elle est non seulement pas efficiente économiquement et affecte aussi leur architecture et le paysage urbain. Des problèmes complexes se posant dans leur préservation, leur gestion donne du fil à retordre aux autorités municipales, aux experts et aux habitants depuis de longues années.
Pour Dào Ngoc Nghiêm, ancien directeur du Service de l’urbanisme de Hanoi, plus la valeur immobilière monte, plus les questions liées à l’utilisation des villas deviennent complexes alors que, dans le même temps, celles-ci se détériorent.
État des lieux
Quelque 80% des 970 villas coloniales de Hanoi se dégradent et ont subi des modifications en raison de changements de mode d’utilisation, de l’urbanisation galopante et de gestion défaillante. Quelques villas ont été vendues et certaines ont été remplacées par de nouveaux buildings. Selon une enquête, sur les 970 villas recensées, la quasi-totalité (80%) est occupée en partie illégalement et a connu des transformations, une petite partie (15%) a gardé son état d’origine et le reste (5%) a été entièrement reconstruit.
Soumises à des utilisations non concordantes, à un nombre trop élevé de foyers y habitant, elles sont souvent l’objet de discussions entre scientifiques. Dans la plupart des cas, les villas ont été modifiées, plusieurs familles se partageant une bâtisse dont l’état se dégrade petit à petit. Les villas habitées par plusieurs foyers sont les plus nombreuses : moins de 5% sont occupées par 1-2 foyers, environ 50% par 5-10 foyers, plus de 45% par 10-15 foyers. Parfois, de 35 à 50 foyers vivent dans une même villa !
Les besoins en bureaux et fonds de commerce étant en constante augmentation, un certain nombre de villas ont cédé la place aux buildings, contribuant à faire perdre à la ville de sa valeur historique et culturelle, estiment les experts.
Viennent s’y ajouter une urbanisation galopante et une gestion défaillante. Les loyers dérisoires ne suffisent pas à payer les travaux d’entretien et de réparation entrepris par l’État. Le budget public destiné aux travaux d’entretien des villas ne permet que de combattre les infiltrations d’eau de pluie, ce qui explique la vente progressive des villas. Et la chute de la valeur culturelle avec.
L’absence de réglementations d’emploi et de normes de préservation et de restauration… ont fait le reste. De nombreuses villas, dont le plan initial a été falsifié, ont été agrandies par des locataires peu scrupuleux. Ceux qui voudraient faire entreprendre des travaux de réparations restent bloqués par manque de certificats.
Cette situation préoccupante a amené la municipalité de Hanoi à accélérer son projet de vente des villas. Par conséquent, elle a demandé au Service de la construction de les recenser.
La municipalité de Hanoi a planifié la vente de 599 villas coloniales, dont la plupart sont de beaux édifices de valeur historique et culturelle, dans le but de les exploiter plus efficacement en vertu de l’arrêté gouvernemental 61 et de mettre en gestion directe les restantes par la Compagnie de gestion des habitations.
La préservation des villas, au cœur des préoccupations de différentes parties, est sujette de multiples débats, mais aucun avis commun ne semble faire surface.
Une grande partie des architectes s’oppose à la vente des villas. « Vendre ou pas, ce n’est pas important », observe quant à lui Lê Van Lân. « Ne pas vendre en laissant faire n’importe quoi, c’est un autre problème », argumente-t-il.
Entre valeurs culturelles…
Pour Hoàng Tu, du Service de la construction de Hanoi, il faut éviter de vendre les villas pour qu’elles soient remplacées par des constructions anarchiques. Ngô Doan Duc, directeur de l’Institut d’architecture, estime pour sa part que le développement économique ne doit pas négliger la valeur culturelle. Construire des villas ou les préserver est un calcul à faire, les démolir s’apparenterait à effacer la mémoire de la ville, une époque de l’histoire.
Le plus difficile est de comparer la valeur culturelle à l’intérêt économique. Nombreux sont ceux qui placent le second au-dessus de tout, ainsi des villas sont vendues puis revendues pour dégager des bénéfices.
Aux yeux du peintre Lê Thiêt Cuong, vendre les 599 villas équivaut à les supprimer. Elles sont non seulement des biens, mais constituent également un parc patrimonial. Sous ce deuxième angle, elles ne doivent pas être vendues, car une fois dans les mains de particuliers, elles pourraient être remplacées par des buildings. De plus, ce patrimoine étant culturel, le commercialiser serait une grave erreur.
Il serait tout à fait erroné de parler de ces villas économiquement, ajoute-t-il.
L’architecte Dào Ngoc Nghiêm, vice-président de l’Association d’urbanisme de Hanoi, qui a consacré de longues années à la gestion des villas de la ville, juge nécessaire de les classer pour déterminer les différents statuts possibles, allant de la vente, la rénovation à la destruction pure et simple. Il n’exclut pas la possibilité que certaines villas ne figurent dans aucune liste. La plupart d’entre elles sont occupées depuis de longues années par des administrations (sièges de missions ou d’organismes diplomatiques ou locaux).
La position de Dang Van Bài, directeur du Département des patrimoines culturels (ministère de la Culture, du Sport et du Tourisme), est sans équivoque : considérer Hanoi comme une cité patrimoniale et non une ville à vestiges séparés. Il entend par cité patrimoniale son histoire millénaire et son développement, d’où la nécessité de lui rendre sa juste valeur, dit-il. Et d’argumenter que le parc patrimonial de la ville est constitué de nombreux édifices, dont la plupart (Opéra municipal, Musée de l’histoire, ministère des Affaires étrangères, cathédrale, église Cua Bac, gare ferroviaire, faculté de médecine, villas…) doivent être préservés à tout prix.
Selon l’expert, il faut considérer les 599 villas restantes comme le symbole d’une étape de développement de l’architecture de Hanoi et les préserver. Les vendre pour ériger des buildings à leur place va à l’encontre de l’aspect culturel. En faire des habitations ou les flanquer de constructions annexes superflues n’est pas intéressant non plus.
De nombreuses questions se posent si les villas sont démolies pour laisser la place aux édifices de bureaux. Quelle sera l’influence sur le développement ultérieur de l’environnement et des infrastructures de la ville ? Qu’adviendra-t-il de la préservation du vieux quartier quand toutes ses anciennes constructions auront disparu pour laisser la place à des bâtiments à étages et de conception nouvelle?
… et les intérêts économiques
Les exemples ne manquent pas dans le monde concernant la préservation des villas à des fins économiques. Dans certains pays étrangers, loin d’être des biens personnels, elles servent à accueillir des petites bibliothèques ou des musées… À Singapour, des villas ont été détruites pour céder la place aux buildings qui, à leur tour, disparaissent pour construire des maisons à louer. La question n’est pas simple pour le Vietnam.
Dang Van Bài, directeur du Département des patrimoines culturels, souhaite vendre les villas à des sociétés, organisations étrangères qui en feront leur siège en conformité avec les règlements d’utilisation et de préservation.
Les mesures de préservation ne manquent pas, rassure cet expert. On pourrait garder à l’identique les sous-sols, et restaurer dans son état original les étages. Il serait alors possible de montrer comment vivaient leurs anciens occupants, ou de raconter qu’un secrétaire général du Parti communiste y a vécu. Tout cela piquerait la curiosité des visiteurs.
Trân Hùng, un autre architecte, se prononce quant à lui pour l’utilisation des villas à des fins politiques et diplomatiques (locaux d’ambassades ou résidences d’ambassadeurs), culturelles et artistiques (musée, salon de peintures…) ou touristiques. Il tire la sonnette d’alarme contre la transformation de telles œuvres architecturales en fonds de commerce, bureaux ou pire, en maisons d’habitation. Les travaux d’agrandissement ou de réparation sont difficiles à contrôler, explique-t-il.
Deux solutions sont possibles pour le sort des 599 villas : un financement de l’État à 100% pour le rachat d’un certain nombre ou/et l’association avec des groupes économiques ou particuliers pour acquérir le reste, propose le peintre Lê Thiêt Cuong. Il cite en exemple Dà Lat qui a réussi la gestion de ses villas en les confiant à la branche touristique pour leur utilisation et préservation. Ces édifices sont conservés tels qu’ils étaient et constituent toujours des biens d’État, assure-t-il.
Pour Pham Thanh Tùng, de l’Association des architectes, la clé réside dans l’implication de la préservation des villas à l’intégration économique. Démolir les villas ôterait à Hanoi ses témoignages culturels. Mais ceux qui vivent dans des villas délabrées souhaitent sûrement mieux, raisonne-t-il.
Des scientifiques proposent à la ville de classer les villas à haute valeur, d’établir un dossier pour chacune d’elles au lieu de les gérer en tant que simples biens. Les villas détériorées sont à vendre, mais il faut penser à leur gestion, suggèrent-ils.
Des inquiétudes s’élèvent que le patrimoine soit entamé par la vente de ces 599 villas. Leur démolition et leur remplacement par de nouvelles constructions modernes ne donneront pas assez d’intérêt à la ville. D’où la nécessité, pour les experts, de régir leur utilisation.
Les oui… mais
Si la vente des villas est indispensable, il faudra examiner l’influence ultérieure sur l’environnement et les infrastructures de la ville. Qui les achètera ? À quelles fins, sinon pour y habiter ? Si elles sont démolies, quels types de constructions les remplaceront ? Un tel développement détruira-t-il l’harmonie architecturale et provoquera-t-il une surcharge des infrastructures ?… s’interrogent les experts.
Hésitant, l’architecte Pham Thanh Tùng propose une autre issue : retenir 40 ou 50 villas pour des activités culturelles et vendre le reste, à condition qu’il ne soit ni réparé, ni démoli.
Si ces villas sont de véritables patrimoines historiques et architectural, nécessitant d’être préservés, leur vente devra être soumise à des conditions, observe Dang Van Bài, directeur du Département des patrimoines culturels. Ce serait une bonne manière de s’y prendre, la décision de la municipalité étant mise en exécution et le patrimoine préservé, dit-il.
Si elles ne sont pas épargnées, l’emploi de leur superficie de 24 ha devra faire l’objet de calculs méticuleux. Et cela pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, ces villas ont été dessinées et construites en conformité avec les critères d’urbanisme du Hanoi d’alors, qui était un centre urbain de l’Union indochinoise, une Paris orientale. C’est pour ces raisons que Hanoi est devenue une perle architecturale de l’époque.
Les villas en question font partie du patrimoine de la ville. Il a vécu le passage du temps, a vu les vicissitudes de l’histoire et témoigné de tant de vies humaines. Les garder et les restaurer dans leur état initial vaut la peine car les villas nous éclairent sur le passé et le préservent, mais contribuent aussi à la vie citadine, l’écologie, l’environnement et le paysage urbain.
Il est nécessaire d’évaluer les villas, de les classer en vue de déterminer celles devant absolument être gardées ou démolies, avant d’instituer des normes d’exploitation et d’utilisation du vieux quartier et, plus globalement, de toute la ville. On espère que les villas à valeur patrimoniale seront préservées même si elles sont vendues, que le vieux quartier garde sa physionomie d’antan et que la ville de Hanoi connaisse une extension harmonieuse et durable.
Efforts de préservation
À part lister les villas à vendre, la municipalité de Hanoi élabore des réglementations et normes de préservation, de restauration auxquelles seront soumises certaines constructions, accompagnées de plans de contrôle et d’évaluation. Sont aussi établis les plans de reprise et de libération des villas pour les utiliser à d’autres fins. Les organisations, individus qui utilisent des villas à restaurer et reconstruire se verront octroyer des permis de construire et imposer des conditions d’architecture et d’urbanisme.
Le peintre Lê Thiêt Cuong appelle la ville à élaborer des politiques et à mettre en place des mesures susceptibles de donner un peu d’espace aux villas trop serrées les unes aux autres et inciter à la réparation et au réaménagement dans le sens de préserver et de restaurer suivant l’original.
Pour une meilleure gestion de ce patrimoine, la municipalité a décidé de ne pas vendre 207 édifices à haute valeur culturelle, qui sont des propriétés de l’Etat, dont la liste a été établie en vertu de l’arrêté gouvernemental 61.
Les 207 villas interdites à la vente sont soit situées dans le quartier politique de Ba Dinh, soit de haute valeur architecturale, et louées aux entreprises en conformité avec la loi, en abritant moins de 3 foyers….
La municipalité continue de compléter la liste des villas interdites à la vente et d’établir des projets d’habitations et d’assistance au transfert en faveur des habitants concernés, en vue d’une meilleure gestion et utilisation de ces édifices. Ces plans et projets y afférents seront soumis à la mairie cette année pour approbation.
Ernest Hébrard
En arrivant à Hà Nôi, en 1921, l'architecte Ernest Hébrard voit tout de suite la discordance entre la frénésie de construction en dur dans la conception occidentale et le climat et la culture locale.
Nommé Architecte en chef, Ernest Hébrard impose un plan d'urbanisme permettant un équilibre architectural pour Hà Nôi. Plan partiellement appliqué.
L'auteur du style indochinois est né en 1875. Sa culture archéologique et sa vision sur les grandes civilisations lui ont permis de laisser au Viet Nam plusieurs exemples d'une architecture Franco-Vietnamienne :
La maison d'EFEO (École française d'Extrême-Orient) en 1932 à ce jour, le musée national d'histoire vietnamienne depuis 1958
L'ancienne Trésor Public qui devient ministère des Affaires Étrangères à ce jour
l'université de l'Indochine, devenue université nationale du Viêt Nam,
l'église des Martyrs (Hanoï).
Musée Louis Finot - à ce jour Vien Bao Tàng My Thuat (Musée des Beaux Arts du VN)
L'ancienne Trésor Public qui devient ministère des Affaires Étrangères à ce jour
l'église des Martyrs - Nhà Tho Cửa Bắc
Ernest Hébrard est décédé en 1933 laissant une grande admiration au au Cambodge, en Thaïlande, en Birmanie, en Inde, en Chine, en Italie, en Grèce où l'oeuvre remarquable Thessalonique était une référence.
Sans oublier, le projet gigantesque et humain: Centre Mondial de Communication, avec Andersen Hendrik Christian en 1912
Ecole des Beaux-Arts à Paris et à la Villa Médicis de Rome
Anguste-Henri Vildieu
Ses oeuvres à Hà Nôi:
Chambre de Commerce et d'Agriculture (vers 1895)
Hôtel des Postes (1896)
Cercle des Officiers (1897)
Immeuble du service des Travaux Publics et bureaux de la résidence supérieure du Tonkin(1898)
Prison (1899)
Gare du Chemin de Fer (1901)
Hôtel des Douanes et Régies (1903)
Palais de Justice,
Pavillons de l'Indochine à l'Exposition Coloniale de Marseille (1906)
Bibliothèque (1917)
La Prison de Hoa Lo
Le Pavillon du VietNam à l'exposition universelle en 1889, inspiré de la pagode Quang Yên
Le Palais du Gouverneur (à ce jour, Palais du Président)
Ho Chi Minh refusa d'y habiter, il préféra cette petite maison
Georges André Trouvé
né à Nantes 1902 - décédé à Siemreap 1935,
Crédit Foncier de l'Indochine (1930), à ce jour, Vietcombank
d'autre réalisation: immeuble de l'Imprimerie d'Extrême - Orient, rue P. Bert
Cerruti (Henri) (Menton 1899 - Paris 1972), Nouvel Hôtel des Postes (1942)
Chauchon (Louis) (Rive-de-Gier 1878 - Sàigòn vers 1944), Gilles et Masson, Pavillon de la Cité Universitaire de Hà Nôi (vers 1942)
Christian (Charles), Pavillon de l'hôpital R. Robin (1928 -1931)
Institut Anatomique de Hà Nôi (vers 1930)
Delpech (Charles) (Paris 1881 - Rennes 1940), Institut du Radium (1927)
Dumail (Félix) (Paris 1883 - Paris 1955), Banque de l'Indochine (1930)
Dupommier, Hôtel du Quartier Général QG (1877)
Lagisquet (François - Charles), Société Philharmonique de Hà Nôi (1895)
Théâtre (1900 - 1914)
Lagisquet (Jacques), Eglise paroissiale dominicale (1943)
Théâtre municipal (1911)
Lichtenfelder (Charles - Guillaume) ( Strasbourg 1857 - 1938), Palais du Gou Gén (1900 - 1907)
Martin (Pierre) et Vieu (Maurice), Maison des Etudiants de l'Indochine à Paris
Adolphe Bussy
Adolphe Bussy a réalisé plusieurs beaux bâtiments à Hà Nôi.
Marché Ðông Xuân (1906)
Ecole Primaire Supérieure des Jeunes Filles (1907)
Hôtel des Postes (vers 1912)
Commissariat de police (1915)
Hôtel de la Résidence Supérieure du Tonkin (1917 - 1919)
à ce jour, Bắc Bộ phủ (Maison des hôtes du gouvernement)
12 rue Duong Ngô Quyên
Lycée A. Sarraut (1920)
les anciens élèves célèbres:
Jean Delpech (1916-1988), peintre et graveur
Maurice Durand (1914-1966), historien et traducteur (École française d'Extrême-Orient)
Vo Nguyen Giap (1911-2013), général communiste
René-Yvon Lefebvre d'Argencé (1928-1997), conservateur au Musée Louis Finot et au Musée Blanchard-de-La-Brosse, directeur du musée d'Arts asiatiques de San Francisco
Nicole Louis-Hénard (1923), historienne et traductrice (École française d'Extrême-Orient)
Tran Lê Xuân (Madame Nhu) (1924-2011), belle-sœur du président Ngô Dinh Diêm, Première dame du Sud Viêt Nam de 1955 à 1963
Phạm Văn Đồng (1906-2000), premier ministre communiste du Viêt Nam
Tran Duc Thao (1917-1993), philosophe matérialiste
Trường Chinh (1907-1988), théoricien communiste
Daydé & Villé
entreprise française de constructions métalliques mais avec un palmarès prestigieux:
Grand Palais
pont Mirabeau à Paris (1896)
Pont Oued Riou, Ammi Moussa, Algérie, (1888)
des ponts et des viaduc en Andalousie
pont-canal de Briare (1896)
pont Jiu à Târgu Jiu (1896)
gare Saint-Jean à Bordeaux (1898)
le Grand Palais à Paris (1900)
ponts métalliques de la ligne Saint-Gervais - Vallorcine (1900)
Passerelle Debilly (1900)
et le fameux pont Doumer (Long Biên), 1899 - 1902 à Hà Nôi
longueur totale de 1 682 m, une hauteur de 13,5 m et une profondeur de 30 m,
plusieurs fois touché par les bombes et toujours debout
beaucoup des maisons dans le vieux quartier se transforment en boutiques
Voici leurs intérieurs à ce jour, les marchandises s'entreposent et le risque d'incendie est énorme
maison Luc Thuy
lac de l'Ouest
Banque centrale
une maison francaise
Faculte de la pharmacie
eglise Cua Bac
Cathédrale Saint-Joseph de Hanoi (1886)
les petites maisons de villes
Nhận xét
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